mardi 30 août 2016

Bercail

Onze pays, 8 325 kilomètres et 631 litres d'essence plus tard, nous sommes de retour à notre point de départ en région parisienne. Nous avons donc battu notre record de distance pour un road-trip, mais là n'est évidemment pas le principal: l'Europe du Sud nous laisse de très beaux souvenirs à cultiver pendant les mois d'hiver. Malgré la fatigue de la route, on pense déjà à une suite. À bientôt donc!



lundi 29 août 2016

Reprenons notre souffle

HAUTE-SAVOIE (France).
Ça sent l'écurie, et nous ne parlons pas seulement de l'intérieur de notre voiture après un mois quasi complet sur les routes. Depuis dimanche soir, nous avons trouvé refuge en Haute-Savoie avec vue sur le lac Léman, et retrouvé des températures nocturnes fraîches. Une respiration bienvenue après nos milliers de kilomètres, un passage des Alpes problématique en raison des grands retours, et un génocide de moustiques sur le pare-chocs avant!




Péage, écot et octroi

En Europe, on peut quasiment partout payer en euros, même dans des pays qui ne sont pas dans la zone. Comme en Suisse où certaines stations affichent leurs prix en francs et en monnaie de l'Union, ou au Monténégro où la monnaie officielle est l'euro (la Bosnie a gardé le mark!) En Albanie et en Croatie, on vous rend la monnaie en lekë et en kuna quand vous donnez des euros, bref, tout fonctionne à peu près. Pour les péages en revanche, c'est compliqué. La France, la Grèce et la Croatie en ont, l'Allemagne et l'Albanie pas; l'Autriche et la Slovénie, ainsi que la Suisse, obligent à acheter des vignettes autoroutières, qui vont finir par nous obscurcir le pare-brise (photo). L'Italie a des péages réels... et virtuels, il faut s'inscrire sur internet pour payer certains tronçons. Quant au Monténégro, il a résolu le problème en n'ayant pas d'autoroutes!


Nous n'avons pas les mêmes valeurs

TREMEZZO (Italie).
Après Bellagio samedi, direction l'autre rive du lac de Côme le lendemain, où dès potron-minet nous avons visité la très belle villa Carlotta, du nom d'une princesse italienne qui la reçut en héritage au milieu du XIXe siècle. Cela ne lui porta pas chance: elle mourut à 23 ans. La villa, transformée en musée, s'entoure d'un jardin botanique de toute beauté. Paix, raffinement et parfums : nous voilà emplis de sérénité pour reprendre le chemin de l'école.












Tout est beau en Italie

BELLAGIO (Italie).
En épilogue à nos pérégrinations internationales et méditerranéennes, nous sommes allés visiter samedi et dimanche les abords du lac de Côme, au nord de Milan. Repaire d'estivants dorés sur la tranche, la région reste magnifique, à commencer par le village de Bellagio sur la presqu'île qui divise le lac. Nous avons cherché la complication en y allant le dernier week-end d'août, quand trouver un parking se transforme en sport de combat et les marchands de gelati font fortune. Mais le site est tout à fait charmant avec ses hôtels du XIXe couleur pastel, ses ruelles pavées et ses Ferrari tapies dans les  arrière-cours. Et le lac! Forcément sublime. En repartant nous avons visité le beau jardin botanique de la villa Melzi d'Eril, où nous attendait... un Sequoia sempervirens! Une piqûre de rappel californienne aux antipodes du casino Bellagio de Las Vegas. Ce dernier doit faire rire jaune les Italiens...
















vendredi 26 août 2016

Venise, vidi, vici!

VENISE (Italie).
Nous avons péché par gourmandise. Vouloir voir Venise en un jour, c'est comme la Grèce en 24 heures, les châteaux de la Loire en une demi-journée, les parcs nationaux américains en une semaine. Où que l'on tourne la tête, s'offre à nos yeux palazzi, chiese et autres monuments incontournables mais contournés au nom de notre carence en ubiquité! Nous n'avons pas manqué de courage ni de bonne volonté et avons réussi à caser en quelques heures deux églises (dont Santa Maria Gloriosa dei Frari, un festival d'art Renaissance), une balade en vaporetto, la Douane de Mer, des canaux dans tous les sens, des ponts envoûtants dont l'archi-touristique Rialto et des chants de gondoliers. Et au passage, à parcourir tous les quartiers de la Sérénissime: San Polo, San Marco (ses touristes et autres pigeons), Dorsoduro, Cannaregio et Castelo, au sud-est, tranquille et préservé. Une vraie respiration dans une ville évidemment assiégée de visiteurs mais totalement envoûtante. La prochaine fois, on s'en occupe sérieusement! 






















jeudi 25 août 2016

L'Italie, enfin!

Nous sommes ce jeudi soir dans une ville connue pour ses canaux historiques. À suivre demain!


Rijeka en coup de vent

RIJEKA (Croatie).
Pour couper la route entre notre étape de Zadar en Croatie et l'Italie, les mains solidement cramponnées au volant pour cause de vent violent, nous avons effectué deux heures d'escale à Rijeka, grand port du nord de l'Adriatique. Pas de quoi hurler de bonheur mais un joli château surplombe la ville, au milieu d'un quartier calme de parcs et de petites ruelles.




Ma moyenne, bobonne!

ZADAR (Croatie).
Un conseil d'ami à ceux qui seraient tentés de suivre nos traces en regagnant l'Europe occidentale depuis la Grèce via l'Albanie, le Monténégro et autres pays des Balkans: faites-le, mais ne comptez pas gagner du temps par rapport à la route classique passant par Zagreb, Belgrade et Skopje. Jugez-en: de Tirana à Ploče, début de l'autoroute croate, il y a 380 km. Hors arrêts, nous les avons franchis en 10 heures! Premières raisons, les quatre frontières qu'il faut surmonter, même si nous avons eu plus de chance qu'à l'aller et n'avons dû que peu patienter. Et puis il y a la route, qui prend parfois une allure de chemin des écoliers, à peine de quoi se croiser. Et les embouteillages de Russes, Serbes et autres Slaves qui veulent eux aussi leurs 2m2 de plage au soleil... 


Sad to see Yugo

KOTOR (Monténégro).
Il y a des automobiles qui refusent de mourir. La Yugo, voiture nationale yougoslave, dont la qualité de fabrication oscillait entre "Fiat construite un jour de grève" et "montre de précision moldave", continue pourtant à hanter les routes ou au moins les places de stationnement de l'ancien pays de Tito. En parcourant l'ex-fédération sur 800 km, nous en avons vu une bonne douzaine! 




Le friz, c'est chic

Kotor, sans travers

KOTOR (Monténégro).
Dubrovnik semble inégalable mais Kotor, un peu plus au sud, ne se défend pas mal du tout! Cette énième place forte vénitienne, encaissée au fond d'une étonnante enfilade de fjords méditerranéens, charme avec ses remparts, ses petites rues piétonnes pavées... et ses innombrables chats. Dommage que l'endroit attire les paquebots géants!










mardi 23 août 2016

Monténégro, Moscou de soleil

BUDVA (Monténégro).
Mardi, entrée au Monténégro par le chemin des écoliers près de Shkoder en Albanie. Et ce qui nous avait été annoncé se précise: toute la côte est colonisée par des Russes! Les restaurants affichent leurs menus en cyrillique, les hôtels s'appellent "Moskva" et il y a un mode fou sur les plages. L'identité orthodoxe, sûrement. Il faut dire que le décor est à la hauteur...


Le plaisir d'essence albanais

Deux cent trente et une. C'est le nombre hallucinant de stations service que nous avons compté entre la frontière grecque et la monténégrine en Albanie, soit 280 km à la louche. Imaginez 550 stations entre Paris et Strasbourg et vous aurez une idée de la concentration de pompes au kilomètre dans ce pays où certes il y a beaucoup d'embouteillages mais finalement peu de voitures par habitant. Certaines stations prennent des allures de temples modernes sur un demi-hectare et proposent outre le carburant, le "lavazh" de la Mercedes, le restaurant, l'épicerie, l'entretien... On ne peut s'empêcher de se demander ce que l'avalanche de stations cache: du blanchiment par exemple? Car elles sont quasiment toutes vides de clients, comme ne l'illustre pas la photo ci-dessous!


Enver, contre tous

GJIROKASTER (Albanie).
Après 15 jours en Grèce, des vagues étincelantes plein les yeux et des souvlaki lestant nos estomacs, nous avons repris lundi la route du nord, et donc de l'Albanie. Plutôt que d'emprunter à nouveau la route côtière via Sarandë, qui est pittoresque jusqu'à l'excès dans ses lacets, nous sommes passés par la vallée agricole centrale et la ville de Gjirokaster. Bien nous en prit, tant cette place surmontée de l'inévitable fort franc possède un caractère unique, avec ses ruelles en pentes pavées de marbre et ses austères maisons de pierre coiffées de lauzes. Un minaret de mosquée par là dessus et on se retrouve en plein empire ottoman, à attendre l'arrivée de quelque pacha au bout de la route poussiéreuse. Mais Gjirokaster, c'est aussi le berceau familial de l'Albanais le plus tristement célèbre du XXe siècle, Enver Hoxha. Maître absolu du pays de 1945 à sa disparition en 1985, il avait rompu avec l'URSS après la mort de Staline, trouvant le régime de Khrouchtchev trop libéral sans doute, puis avec la Chine à l'avènement de Deng. Rajoutez un culte de la personnalité délirant, une police politique, la Sigurimi, omniprésente et féroce, et un isolationnisme forcené, et vous trouverez que 25 ans plus tard, malgré la corruption, les trafics et les vendettas claniques, l'Albanie revient de très loin. Nous avons en tout cas été heureux de commencer à la découvrir, enfin.





samedi 20 août 2016

On se sent un peu miaou

KYPARISSIA (Grèce).
Ce ne serait pas l'heure de la sieste ?


Les huiles pour les grosses légumes

KALAMATA (Grèce).
Depuis deux semaines, nous carburons au régime crétois, à base de légumes crus et d'huile d'olive généreusement déversée sur tout ce qui se mange. Il faut dire que vu les surfaces plantées en oliviers que nous traversons, la pénurie d'huile ne semble pas pour demain!


Le vertige du vestige

BASSAE (Grèce). 
Au fin fond de la campagne escarpée du centre du Péloponnèse, le temple de Bassae, consacré à Apollon, tient ses promesses de sanctuaire parmi les mieux conservés de Grèce. Il a encore toutes ses colonnes, deux millénaires et demi plus tard. Mais depuis qu'il a été redécouvert par un Français en 1765, Bassae a montré des faiblesses structurelles qui ont conduit les autorités grecques à sortir le grand jeu. Échafaudages, treuil, corsets de soutènement empêchent le temple de s'effondrer au prochain séisme. Le revers de la médaille est que le chantier est couvert d'une bâche et ne donne qu'un aperçu de la majesté de l'ensemble. Une restauration en profondeur est en cours, rendez-vous dans vingt ans?



Plage de repos

KYPARISSIA (Grèce).
Une fois passé le week-end du 15 août, l'été descend en pente douce en Grèce et nous avons posé nos bagages quelques jours dans la région de Kyparissia (sud-ouest du Péloponnèse) pour profiter du soleil et de la mer. Mais sans perdre de vue la culture...


Nom de Zeus!

OLYMPIE (Grèce).
En pleins jeux Olympiques, nous ne pouvions pas faire l'impasse sur le sanctuaire d'où le mouvement est parti: Olympie, où les fouilles ont mis au jour des dizaines de structures dédiées aux sportifs de l'épique de Périclès. Et bien sûr, le temple de Zeus qui abritait une statue géante, œuvre de Phidias et l'une des merveilles du monde antique. Hélas l'effigie a disparu et du temple il ne reste que la base et quelques colonnes très abattues. Le musée attenant à en revanche reconstitué ses somptueuses frisés, et expose quantité d'objets retrouvés sur place dont d'émouvants ex-voto. 




Magne, lentement

KOKKALA (Grèce).
Le Magne, une région du Sud isolée du reste de la Grèce, et qui aspire visiblement à le rester! Routes de chèvres accrochées aux pentes vertigineuses, côtes rocailleuses et à pic, criques rares et inaccessibles : l'endroit se mérite et il ne faut pas espérer dépasser 30 km/h de moyenne. Quels paysages, toutefois. Les bourgs fortifiés aux tours carrées se révèlent à chaque virage étroit , tandis que bougainvillées et figuiers de barbarie relèvent l'austérité minérale ambiante.