Au delà des massacres, des souffrances et des destructions, les ex-Yougoslaves ne se sont vraiment pas rendu service en se séparant il y a un quart de siècle. Voilà leur ancien pays lardé de frontières jalousement gardées, sans zone de libre-échange et avec des monnaies différentes à chaque fois! Si passer de Slovénie en Croatie fut un jeu d'enfant, les soucis ont commencé pour nous au poste d'Ivanica, à 20 km à l'est de Dubrovnik. Une bonne heure et demie d'attente sur une route de montagne en plein cagnard, pour se retrouver ensuite dans la brousse bosniaque et traverser la limite de la Republika Srpska peuplée de Serbes affichant leur fierté nationaliste aux balcons... et approcher du Monténégro. Là, rebelote: une heure à attendre que les garde-frontière finissent de tamponner les passeports des quelque 50 personnes nous précédant. En quatre heures, nous avions péniblement franchi 60 km sur les 360 prévus dans la journée! C'est donc d'un embrayage décidé et d'un accélérateur vengeur que notre voiture s'élança sur la route de la capitale monténégrine Podgorica. Le Monténégro, avec ses champs déserts et ses petites villes nichées dans les vallées, semble un peu hors du temps. Cela dit, les radars des policiers sont modernes et fonctionnent très bien, on peut vous le confirmer. Allégés de 21 euros, nous avons fini par atteindre la frontière albanaise. Une autre heure d'attente pour avoir le droit d'accéder à l'ancien pays ermite, et nous avons foncé tout droit... dans des embouteillages monstres. Bilan de la journée : 10 heures sur la route, à 35 km/h de moyenne...
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