En 1991, une autre histoire

Vingt-cinq ans. Une génération, un monde d'écart. Mais Dubrovnik n'oublie pas ces jours terribles de 1991 quand l'armée yougoslave dominée par les Serbes lança l'offensive contre ses habitants depuis la terre, la mer et les airs, tuant des centaines de personnes et dévastant une partie du joyau architectural classé au patrimoine mondial par l'Unesco. Au sommet du mont Srd, place-forte des forces croates, un musée forcément partial relate ces heures sombres de l'éclatement de la Yougoslavie, archives de télévision, photos et armes à l'appui. On en sort secoué par la folie des hommes et le paysage enchanteur de Dubrovnik n'a pas tout à fait la même signification lorsqu'on le retrouve à la descente du téléphérique. Miracle d'un effort soutenu de restauration, des destructions passées, on ne décèle plus grand chose sinon des sections de remparts moins usées par les éléments, des toits de tuiles au rouge plus éclatant. Mais à en juger par la rareté des plaques de voitures serbes dans la région, les traces invisibles du conflit seront peut-être les plus difficiles à effacer.