mardi 23 août 2016

Enver, contre tous

GJIROKASTER (Albanie).
Après 15 jours en Grèce, des vagues étincelantes plein les yeux et des souvlaki lestant nos estomacs, nous avons repris lundi la route du nord, et donc de l'Albanie. Plutôt que d'emprunter à nouveau la route côtière via Sarandë, qui est pittoresque jusqu'à l'excès dans ses lacets, nous sommes passés par la vallée agricole centrale et la ville de Gjirokaster. Bien nous en prit, tant cette place surmontée de l'inévitable fort franc possède un caractère unique, avec ses ruelles en pentes pavées de marbre et ses austères maisons de pierre coiffées de lauzes. Un minaret de mosquée par là dessus et on se retrouve en plein empire ottoman, à attendre l'arrivée de quelque pacha au bout de la route poussiéreuse. Mais Gjirokaster, c'est aussi le berceau familial de l'Albanais le plus tristement célèbre du XXe siècle, Enver Hoxha. Maître absolu du pays de 1945 à sa disparition en 1985, il avait rompu avec l'URSS après la mort de Staline, trouvant le régime de Khrouchtchev trop libéral sans doute, puis avec la Chine à l'avènement de Deng. Rajoutez un culte de la personnalité délirant, une police politique, la Sigurimi, omniprésente et féroce, et un isolationnisme forcené, et vous trouverez que 25 ans plus tard, malgré la corruption, les trafics et les vendettas claniques, l'Albanie revient de très loin. Nous avons en tout cas été heureux de commencer à la découvrir, enfin.





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