mardi 25 juillet 2017

Coque en stock

NEAPOLI VION, Grèce. Après le Pélion et l'Argolide, nous avons décidé en 2017 de placer une partie de notre été grec sous le signe de l'insularité. C'est donc vers Neapoli Vion, de l'autre côté de la troisième péninsule du Péloponnèse par rapport à Monemvasia, que nous nous sommes dirigés mardi 25 juillet. Neapoli s'avère sans intérêt et même laide. Mais à heure fixe, elle s'anime. Les policiers ferment des accès, canalisent un mini-embouteillage qui se forme in petto et roucoulent de leurs sifflets pour faire dégager ceux (et ils sont nombreux) qui ont méprisé les interdictions de stationner sur la jetée. Car le Porfyrousa arrive! Le Porfyrousa: un sabot aux formes sans grâce, un ferry-boat construit en Turquie et racheté par une compagnie grecque (on aura vraiment tout vu) pour effectuer le courrier de l'île de Cythère. En trois siècles, l'embarquement pour Cythère célébré par Watteau a perdu de sa poésie. Comme dans tous les ferries grecs, les rambardes et les sols collent, les particules odorantes de fioul lourd tapissent nos poumons et les nasillements des hauts parleurs ("Kyries kai Kiri"...) n'ont que peu de points communs avec les chants des sirènes d'Ulysse. En revanche, le respect des horaires n'a rien d'oriental et c'est à l'heure pile que le bâtiment s'élance pour franchir les quelques milles marins qui séparent Neapoli de l'île, après un jeu de Tetris sous pression des contremaîtres: des voitures s'enchevêtrent sur le pont mais aussi à fond de cale via un ascenseur dont on espère qu'il est régulièrement révisé. La traversée s'effectue sans problème en un peu plus d'une heure, même si le meltem déchaîné fait pencher la barcasse et moutonner les vagues, tandis que le Porfyrousa croise les sillages perpendiculaires de pétroliers. Le Grec, hardi marin, reste dans son élément.




ve! 

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